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Kyra Williams
InfosNom : Williams
Prénom : Kyra
Âge : 356 ans
Date de naissance : 28/02/8480
Lieu de naissance : Isvina
Genre :Féminin
Race : Ange déchue
Langues parlées : commun et latin (elle le comprend mais a des difficultés à formuler des phrases)
Occupation : Chevalière
Groupe : Chevaliers
Taille & poids : 1m61 et 62 kg
Avatar :Okita Souji alter de Fate/grand order
AnecdotesENFP - Neutral good - Pansexuelle - Un jour, elle a arraché la carotide de quelqu’un avec ses dents. - Elle a toujours été très mauvaise en mathématiques. - C’était une enfant terrible et elle a cassé plus de vases et de vaisselles en porcelaine qu’elle ne pourrait le compter. - C’était si récurrent que ses parents ne la faisaient manger plus que dans des assiettes en métal, et déplaçaient tous les objets fragiles hors de sa portée. - Parfois, elle demandait à son ami d’enfance de la porter pour qu’elle puisse atteindre les vases en hauteur. - Elle trouve que le pouvoir réconfortant d’un bon plat est sans égal. - Ses propres compétences en cuisine sont très limitées, ça ne va pas beaucoup plus loin que les ragoûts et les grillades. - Elle adore tout ce qui est épicé, même si elle ne sait pas se servir correctement d’épices. - Elle ne digère pas bien les plats trop gras. - Avant son accident, elle avait une alimentation très équilibrée, estimant que c’est l’alimentation est le pilier d’une bonne santé. Mais depuis, elle est beaucoup moins attentive. Elle saute tantôt des repas, ou, à l'inverse, se met à trop grignoter. - Elle n’est pas difficile et sait manger de tout. - Ca ne l’empêche pas d’avoir ses préférences, et outre les épices, elle aime beaucoup le poisson. - Son restaurant préféré est à Alberich, où ils y font le meilleur curry de poisson qu’elle n’a jamais mangé ! Dommage qu’elle ne s’en souvienne plus. - Alberich est sa ville préférée. Elle a toujours adoré la plage. - Pour les mêmes raisons, elle adore l’archipel Sumeragi. - Pour des raisons plus suicidaires, elle aime particulièrement l’île Osuturari : toute la faune et flore dangereuse promet pleins de combats, c’est beaucoup trop génial ! Et en plus il y a la plage pas loin ! - Elle est extrêmement mauvaise à manier toutes les armes qui impliquent de savoir viser. - Elle nomme toutes ses armes. Sa première épée se nomme Chelsea. Il s’agit du deuxième prénom de sa mère, qui la lui a offerte. - Les armes qu’elle utilise le plus sont deux poignards, qu’elle a fait modifier pour qu’ils puissent être associés ensemble et former une double épée, si elle le souhaite. - Elle les appelle Virtus et Conatus, qui veulent respectivement dire Vaillance et Effort, en latin. - Kyra estime que toute vie est précieuse, même celle d’un monstre ou familier. Pour cette raison, elle a appris à parfaitement dépecer n’importe quelle créature. En gaspiller serait rendre la mort vaine. Elle sait isoler chaque composant, la chair et les parties consommables, la graisse, les tendons, le cuir et la fourrure. Rien n’est gaspillé, elle travaille le cuir, utilise les tendons pour faire de la colle, utilise la graisse pour brûler des lampes ou faire du savon, consomme tout ce qui est mangeable, et revend ce dont elle n’a pas l’utilité. - Kyra a appris à travailler le cuir. C’est l’une des rares activités qui a su avoir sa patience et qu’elle trouvait très relaxante. Elle a offert de nombreux objets à son entourage, des couvertures de carnet, des gants, des ceintures… Jamais de pièces trop complexes mais un travail de qualité malgré tout. Depuis son accident, elle ne se souvient plus comment faire et mis à part brûler son mobilier avec son matériel de gravure pour le cuir, elle n’a plus jamais rien fait. - Elle trouve sa carrure un peu trop petite et pas assez intimidante et imposante. Même si elle sait ce qu’elle vaut et a confiance en ses capacités, c’est fatiguant de voir ses adversaires la sous-estimer à cause de ça. Elle a pris l’habitude de porter des bottes à talons plats pour se grandir. - Kyra n’est pas d’un naturel trop coquet ou extravagant, hormis concernant une chose : ses cheveux. Elle collectionne les rubans et accessoires pour cheveux et essaie toujours de nouveaux styles de coiffure. Cela fait des décennies qu’elle les garde longs, néanmoins elle est passée par les chignons, les tresses, les couettes et tout ce qui a pu lui traverser l’esprit… - Une fois, elle a voulu une coiffure entièrement composée de petites tresses. Malheureusement, elle n’est pas très patiente et a abandonné au quart de ses cheveux et n’a pas eu le courage de défaire de suite ce qu’elle avait fait. Elle a passé une semaine ainsi. - Son fidèle manteau lui a été offert par son mentor. Il est en peau de warrifang. - Depuis son accident, elle a une mentalité beaucoup plus enfantine et des activités tout aussi enfantines. Parfois, pour l’occuper, les chevaliers lui donnent du papier et des crayons et la laissent dessiner dans son coin. - Kyra fait “pousser du sable”. Elle est persuadée qu’en arrosant le sable, il finit par se multiplier et pousser. - Il y eut une période chez les chevaliers où des rumeurs plus affreuses les unes que les autres se propageaient sur elle. Il y en avait notamment une disant qu’elle buvait le sang de ses ennemis. Certains racontent, qu’une fois, lasse et énervée, elle l’a vraiment fait par esprit de provocation. Alors : vérité ou simplement une autre rumeur ?  
« La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer. »
Physique
Le bruit du métal qui martèle les pavés,
Les villageois qui s’écartent,
Un escadron de fiers chevaliers,
Et à leur tête,
Kyra.


Sa tête est haute, et sa démarche fière, mais pas rigide. Malgré sa petite taille, ses pas sont souples et allongés. Pour la première fois, elle se voit l’honneur de diriger un escadron, et il est évident qu’elle prend cette responsabilité très au sérieux. Son visage est altier, et son regard ambré est grave. Lorsqu’un soldat vient lui glisser quelques informations à l’oreille, elle le remercie d’un hochement de tête et ses lèvres s’étirent d’un sourire, trahissant l’amicalité qu’elle éprouve pour ses collègues. Elle n’est pas froide, juste assidue et profondément investie dans son métier. Il y a un temps pour tout, et actuellement il n’est pas à la rigolade.

Ce serait une grave erreur de penser que sa taille ou sa minceur sont synonymes de faiblesse. Bien au contraire, un œil averti remarquerait que son corps est musclé et entraîné. Peu pudique, Kyra préfère les tenues qu’elle estime pratiques aux armures couvrantes. Son style de combat nécessite une grande amplitude de mouvements, trop d’épaisseurs de tissus la limiterait. Le rouge est sa couleur et c’est avec flamboyance qu’elle porte sa tunique. Elle ne semble pas dérangée par la coupe très courte et décolletée. Bien au contraire, elle l’apprécie particulièrement et en a plusieurs modèles. Son fidèle manteau qui ne la quitte jamais non plus trône fièrement sur ses épaules.

Sa peau est naturellement mate et hâlée, quoique plus pâle au niveau de son cou et du haut de ses cuisses. Elle est par endroit, striée de diverses cicatrices, témoins de ses nombreux combats passés. Elle n’en a pas honte et les arbore même avec fierté. Ses mains, quoique munies de longs et fins doigts, sont calleuses et râpeuses. On devine qu’elle s’entraîne avec régularité et assiduité. Les armes qui pendent à sa taille sont loin d’être des ornements et c’est avec aisance qu’elle les dégainera pour les lever en direction de l’ennemi.

Sa chevelure nacrée est tressée pour l’occasion et seul un épis s’en échappe. A la longueur et l’épaisseur de la natte, on peut supposer que ses cheveux sont très fournis et très longs. Les mèches qui encadrent son visage et la frange qui recouvrent son front n’ont pas assez de longueur pour être attachées. Alors qu’elle ne se soucie ni des cicatrices ni des callosités de ses mains, son côté coquet se révèle dans l’entretien de ses cheveux. Brillants et soyeux, elle en prend grand soin. Elle les a d’ailleurs agrémentés, comme souvent, de rubans rouges et d’un imposant noeud noir. Une auréole lumineuse a longtemps flotté au-dessus de sa tête, mais aujourd’hui, la déchéance l’a réduite en poussière, et de son apanage angélique, il ne reste que ses ailes teintées de noir et dissimulées dans son dos.

Sa voix s’élève, haute et claire comme la roche, alors qu’elle ordonne à ses soldats. Aucun tremblement ou bégaiement, elle respire au contraire l’assurance et le charisme. Elle s’exprime avec l’âge et l’expérience d’une personne qui a vécu plusieurs décennies et la supposée jeunesse de ses traits ne trompe personne. Kyra a une idée très précise de ses capacités, elle sait ce dont elle est capable et ce qui lui pose des difficultés. Connaître ses limites lui donne une confiance, qui s’entend aussi bien dans sa voix, que se lit dans ses faits et gestes. Demain, elle ira boire un verre à la taverne, rire et s’amuser avec ses collègues, mais aujourd’hui, elle les mènera au combat, avec fierté et droiture. Son insigne des chevaliers est fièrement arboré sur sa poitrine. Ses yeux s’illuminent déjà d’excitation.
Mental Aenea est un monde dangereux. Kyra l’a compris et en intégrant les chevaliers, elle espérait participer à atténuer ses dangers, à les rendre moins pénibles, et surtout à défendre ceux qui n’avaient pas les moyens de le faire eux-mêmes. Ce n’est pas un mal de ne pas savoir se battre, et ça ne devrait même pas être une faiblesse. Malheureusement, dans ce monde dangereux, ça l’est. Et si seulement les monstres étaient les seuls périls ! C’est des êtres civilisés dont il faut parfois se méfier le plus. Dans sa carrière, elle a pu rencontrer les plus sadiques et vicieux criminels, et encore aujourd’hui, elle trouve qu’il n’y a rien de plus terrifiant…

Elle-même n’a jamais pris plaisir à ôter la vie à qui que ce soit, et elle ne conçoit même pas que le contraire puisse être possible. Pourtant, elle a eu à le faire plus de fois qu’elle ne peut le compter ou s’en souvenir, et à chaque fois ce fut sans remords. Cela peut paraître cruel mais elle estime que le monde se porte mieux sans certains individus. Peut-on reprocher à une mère sans moyens de voler pour nourrir ses enfants ? Personnellement, elle trouve cela difficile, bien qu’elle comprenne qu’il faille sévir, pour que ça ne devienne pas un problème récurrent. A l’inverse, elle considère que tueurs ou violeurs méritent la mort, et que c’est la meilleure chose à faire pour la sécurité du reste de la population.

Qui est-elle pour s’octroyer ce droit ? Personne. Elle n’est ni la Déesse, ni toute puissante. Et elle ne le sait que trop bien. Elle sait qu’en faisant le lourd choix de devenir une lame de la justice et d’abattre ses armes sur la nuque des ennemis du Royaume, elle accepte de s’exposer au même destin. Selon elle, quiconque prend la vie d’autrui doit être prêt à ce qu’on prenne la sienne en retour. Et ce raisonnement, elle l’applique aussi bien aux criminels qu’elle abat sans pitié qu’à elle-même. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle a perdu son auréole. Elle n’en ressent ni honte ni regret.

Kyra n’a jamais été très convaincue par le concept même de pureté. Elle a rencontré des impurs avec le cœur sur la main, et des purs à la cruauté inégalée. Se justifier par l’héritage d’une race est hypocrisie. La chevalière a ses défauts, mais pas celui-là. Elle peut se targuer d’être honnête et franche et d’assumer les pires de ses actes. Elle ne sait pas la raison de la déchéance des anges, et ne veut d’ailleurs pas le savoir -la science est une chose bien trop compliquée, ça la dépasse de loin-, mais elle ne croit pas au châtiment de Shun. Si c’était le cas, pourquoi Shun se serait-elle contentée de ne punir qu’une race ? Pourquoi être impur serait-il même une punition ?

Justifier chaque événement ou chaque action par une cause divine est une chose qu’elle trouve de toute manière, bien stupide. A-t-on même une preuve de l’existence des Dieux ? Pourtant, Kyra se plaît parfois à y croire. Elle aime à imaginer que si Shun existe et s’est sacrifiée pour eux, c’est qu’elle les pensait capables de survivre, même sans elle. Alors plutôt que de supplier son aide à chaque instant, de laisser son avenir reposer sur de simples prières, elle préfère compter sur elle-même et ses efforts. Elle ne se recueille que lors de la mort d’un ami. Aucun vivant ne peut alors plus rien pour lui et la seule encore capable de le guider est la Déesse. Elle ne sait définitivement pas si Shun existe, mais ça serait bien si c’était le cas. Ca serait bien s’il y avait quelqu’un pour accueillir chaque âme tombée, avec la bienveillance et la bonté que l’Eglise vante à Shun.

Elle doit d’ailleurs admettre que voir les plus pieux prier du matin au soir pour leur réussite la frustre quelque peu. Et même si la Déesse répondait à leur supplique, est-ce que cela vaudrait quelque chose ? Kyra pense que chacun devrait se prendre en main. Elle ne reprocherai à personne d’éprouver des difficultés à une tâche. Chaque personne a ses forces et ses faiblesses, et cette diversité fait partie de la beauté du monde. Pour autant, se complaire dans la fainéantise et ne s’en remettre qu’aux autres -même s’il s’agit de la Déesse- n’est pas une option. Mais peut-être est-elle trop concentrée sur ses propres idées et valeurs.

Ou bien est-elle tout simplement trop active et prompte à réagir ? Il faut avouer que la déchue a toujours été une pile électrique, et ce dès l’enfance. Elle a grandi et pris en maturité, apprenant à réfléchir à ses paroles et à ses gestes, mais elle a très longtemps été trop spontanée, ou trop franche. Elle est très directe, et cela se ressent d’ailleurs dans son style de combat, ou tout simplement son amour pour les duels. Kyra adore se battre, elle trouve ça exaltant et est toujours à la recherche d’un nouvel adversaire. Sa manière de se battre lui a cependant souvent valu de nombreuses critiques…

Son style de combat sera chaotique, voire parfois barbare. La chevalière ne peut vraiment le nier. Elle aime se battre et y met toute son âme. Elle est d’ailleurs très têtue et essaiera toutes ses combines, avant d’admettre défaite. Elle reconnaît et assume ses faiblesses ou échecs mais reste très acharnée et persévérante. Cette obstination se révèle parfois être sa plus grande force et d’autres fois sa plus grande faiblesse. Ce trait de caractère est l’une des raisons pour lesquelles elle est restée tant d’années chez les chevaliers, malgré le sexisme qu’elle subissait. Kyra sait ce qu’elle vaut, et elle n’était pas moins méritante que n’importe lequel de ses frères d'armes. Son professionnalisme était même à toute épreuve.

S’il s’agit de la Kyra qu’ont connu de nombreuses personnes, elle est aujourd’hui beaucoup plus nuancée. En effet, la chevalière a accidentellement ingéré du venin de serpopard, et c’est un pur miracle qu’elle soit encore en vie. S’en sortir indemne aurait été trop en demander, et ses fonctions cognitives et cérébrales ont été gravement endommagées. En plus de souffrir d’importantes pertes de mémoire, son esprit est désormais beaucoup plus enfantin. Elle est toujours Kyra, et ses principes sont toujours les mêmes mais ses raisonnements sont simplifiés.

Plutôt que de parler d’ennemi, elle parlera de méchants. Sa naïveté et sa candeur la rendent désormais très manipulable. Elle est toujours aussi maternelle et protectrice des enfants, mais plutôt que comme une figure parentale, les plus jeunes la voient maintenant comme une camarade de jeux. Certains gestes de son passé restent ancrés en elle, elle sait par exemple cautériser une plaie, mais c’est par réflexe qu’elle le fait et sans compréhension de son action. Elle est aussi beaucoup plus enjouée et sur-excitée qu’auparavant. Et beaucoup plus bavarde et indiscrète. Elle n’a plus de notion de pudeur et s’exprime sans respect des normes et conventions sociales. Elle n’est pas non plus capable de garder un secret, ne réalisant même pas que certaines informations sont classifiées. Et même si elle essaie de le garder pour elle, l’information lui échappe par inadvertance, et ce, très rapidement.

Si beaucoup de ses proches sont attristés par cet handicap, Kyra n’a pas conscience du drame de la situation. Elle a conscience qu’elle est différente d’avant mais aussi différente des autres et s’en excuse souvent, lorsqu’elle assiste à un regard empli d’incompréhension. Et pourtant c’est avec insouciance qu’elle-même vit la situation.
Histoire Kyra naquit à Isvina. Ses parents l’attendaient avec impatience, et l’aimaient déjà. Les Williams étaient une famille noble de bas-étage, mais leur fortune avait été amassée des siècles durant et était conséquente. Le manoir dans lequel elle vint au monde, et dans lequel elle allait grandir était immense. Tout semblait lui sourire. Elle allait tout avoir pour elle, disaient certains. Tout, sauf l’amour d’un père.

La santé de sa mère avait toujours été très fragile. Elle tombait régulièrement malade, s’épuisait vite. Sa grossesse avait été compliquée, elle avait été alitée dès les premiers mois. Et malheureusement, l’accouchement lui laissa des séquelles irréversibles, l’affaiblissant à jamais. Elle l’accepta très rapidement, estimant que le jeu en avait valu la chandelle, que sa fille serait son unique trésor, qu’elle chérirait jusqu’à la fin. Ce ne fut pas le cas de son époux. Lui, choisit de blâmer Kyra. Avaient-ils vraiment besoin d’enfants pour être heureux ? Nullement. Avoir pris ce risque était une erreur. Une erreur que sa femme payait chaque seconde, passant presque toutes ces journées alitées.

Il n’était ni violent, ni maltraitant. Mais il considérait avec froideur, voire parfois mépris. L’ange était trop jeune pour comprendre ou remarquer la lueur de douleur dans son regard. Elle ne voyait que l’indifférence, alors qu’elle espérait l’affection. Elle n’en manquait pas, pourtant. Sa mère lui donnait tout l’amour du monde et la traitait avec délicatesse. Mais l’être vivant est fait qu’il désire toujours, et toujours ce qu’il ne peut avoir. Combien de bêtises a-t-elle faites dans l’espoir d’attirer l’attention de son géniteur ? Combien de vases a-t-elle cassé ? Combien de caprices a-t-elle fait ? Mais rien n’y changeait. Que de l’indifférence. A peine un regard. Il était si las qu’il ne prenait plus la peine de la disputer lui-même.

Malgré le dédain de son père, il ne lésina pas sur son éducation. Elle était une descendante officielle de la famille. Cours d’étiquette, d’histoire, de géographie, de politique, de sciences, de mathématiques. Rien ne manquait à l’appel. Sauf l’élève elle-même. Etait-ce parce qu’elle haïssait les cours et s’y ennuyait ou par esprit de contradiction ? Elle faisait tout pour s’enfuir de chaque leçon, et quand elle n’avait pas le choix, elle faisait preuve d’un manque flagrant d’investissement ou répondait avec insolence à ses professeurs. Parfois, lorsque sa mère la reprenait avec douceur, elle tentait de faire un effort, par amour pour elle, mais ça ne durait guère longtemps.

Ce n’était pas que de la mauvaise volonté. Les corsets étaient trop serrés. Les règles de bienséance trop stupides. L’histoire trop ennuyante. Kyra rêvait de grandes choses. Elle rêvait d’action. D’épées, de combats, de guerriers. Sa requête dut d’abord être perçue comme un énième caprice. Tout ce dont elle n’avait pas le droit, l’ange le réclamait, simplement pour agacer son père. Pourtant, cette fois, c’était sincère. Elle persista des années durant, suppliant qu’on lui offre le droit de manier une arme. Tant et si bien que sa mère plaida sa cause auprès de son père.

A la surprise générale, il finit par céder. L’escrime pouvait être un art élégant, concéda-t-il. Et peut-être céder à cet unique caprice leur épargnerait les crises de colère de sa fille. Il choisit personnellement son maître. Et dès sa première leçon, Kyra se vit offrir une arme de la part de sa mère. C’était une épée à la longueur et la finesse remarquables. Le fourreau de jais, orné de dorures était sublime, et la lame l’était encore plus. D’un noir d’obsidienne, avec un unique trait rouge aux lueurs sanglantes. Aussi magnifique était l’épée, elle était bien trop grande pour que la jeune Kyra puisse la manier du haut de ses douze ans.

“Je ne sais pas si je serais encore là, lorsque tu seras enfin devenue la grande guerrière que tu veux être.”

Dès que sa mère prononça ces mots, elle détesta l’arme. Elle n’en voulait pas. Pas maintenant, pas encore. Sa mère ne devait pas parler comme si elle allait mourir. Sa mère devait vivre assez longtemps pour la lui donner en mains propres d’ici une dizaine d’années. Elle refusa le présent, avec rage et tristesse.

Contre toute attente, les cours d’escrime se révélèrent être une double salvation. Ils lui permirent de canaliser son énergie et sa colère, et en même temps, elle noua un véritable lien avec son maître. Il était compréhensif et bienveillant, comprenant ses besoins avant même qu’elle ne les formule. Il lui accordait l’attention que son père ne lui donnait pas, et avec lui, elle n’avait pas ce sentiment de culpabilité écrasant, comme elle pouvait l’avoir avec sa mère. Elle ne l’avouait pas, mais elle se sentait profondément coupable de l’état de santé de celle qui l’avait mise au monde.

Si son mentor, Noe, s’efforçait de lui enseigner une escrime délicate et adaptée à une jeune fille, la tâche s’avéra très vite compliquée. Dès qu’elle eut comprit le maniement de l’épée, Kyra abandonna les principes de base et développa un style de combat beaucoup plus sauvage. Elle n’hésitait pas à user de ses poings ou de ses pieds, tout moyen était bon pour gagner. Si son père avait vu ça, il aurait été très en colère. Ce n’était pas ainsi qu’une jeune fille devait se comporter. Mais quand faisait-il attention à elle, de toute manière ?

Quoique toujours pleine d’énergie, cette période de sa vie se déroula avec moins de colère et de rancune. Elle avait trouvé un véritable rythme et quelqu’un à qui se confier, qui lui répondait avec maturité et honnêteté. Quelqu’un à qui partager sa culpabilité et sa crainte de ne pas mériter l’amour de sa mère, alors qu’elle était la cause de son état de santé misérable. Et mettre des mots sur toutes ces émotions l’aida grandement à prendre en maturité à son tour, et à évoluer. Elle cessa d’être la petite fille impétueuse qui jetait sa nourriture quand elle ne lui convenait pas, ou renversait la vaisselle en porcelaine, simplement par provocation. Elle devint plus calme, plus posée et avisée.

Elle cessa de chercher l’affection de son père, et préféra dédier son temps à ceux qui tenaient à elle. Principalement à sa mère. Kyra avait trop longtemps refusé d’accepter les conditions de santé de cette dernière. Si elle ignorait la gravité de sa condition, c’est comme si ça n’existait pas vraiment, non ? Malheureusement, les choses ne fonctionnaient pas ainsi, et elle avait perdu trop de temps à jouer à l’enfant capricieuse et colérique plutôt qu’à profiter du temps qu’il lui restait. L’ange passa les années suivantes à rattraper ces années perdues.

Et alors que les années passaient, l’aventure l’appelait. Elle rêvait de quitter cette île austère et d’explorer le continent, mais s’obligeait à la patience. Sa mère pouvait tout aussi bien mourir dans deux jours que dans deux ans. Kyra était terrifiée de partir et de ne plus jamais la revoir. Et le jour fatidique arriva. Le vide de son regard, la froideur de sa peau. Le regard noir que lui jeta son père. Plus rien n’importait. Plus rien ne la retenait ici, et elle n’avait qu’à partir.

Elle prit un sac, y fourra quelques affaires, et attrapa l’arme que lui avait offert sa mère. Elle ne l’avait encore jamais utilisée, mais il était temps qu’elle accepte ce présent. Elle voulait partir, sans un mot, sans un au revoir, et pourtant il y avait quelqu’un qui l’attendait dans le jardin. Il s’agissait de Noe, son mentor et celui qui était devenu comme un père pour elle. Il ne dit pas un mot et la prit juste dans ses bras, caressant ses cheveux avec tendresse alors qu’elle laissa sa tristesse éclater en douloureux sanglots. A sa grande surprise, il ne chercha pas à la retenir. Il posa sur ses épaules le manteau noir et doré qu’elle possède encore aujourd’hui, et lui offrit une carte et quelques gold. Elle les accepta à contre-coeur, tant il était insistant.

Puis, elle quitta Isvina. Convaincue qu’elle ne reverrait plus jamais aucun des êtres chers qu’elle laissait derrière elle. Mais son coeur était lourd et elle se sentait incapable d’affronter le vide que sa mère laissait derrière elle. Il lui fallait fuir et prendre un nouveau départ.

C’est un monde complètement différent qu’elle découvrit. Loin des fastes de la noblesse, elle observa la misère de ses propres yeux. Elle avait emporté avec elle suffisamment d’argent pour survivre plusieurs semaines, voire mois. C’était là l’avantage de la richesse. Elle employa ces économies à voyager, découvrir le continent et ses villes. La beauté de certains lieux, mais aussi la dureté de la réalité. C’est à Alberich qu’elle comprit le racisme, pour la première fois. Alors qu’elle se fit huer pour son auréole, poursuivre pour sa pureté et qu’elle eut à se servir de son arme pour se défendre. L’escrime avait toujours été une passion et un loisir. Jamais une nécessité, jamais de la survie. C’était terrifiant.

Ca instilla le doute en elle, et si, têtue, elle poursuivit sa quête, se fut avec beaucoup plus de réserve. Lorsque l’argent vint à manquer et que sa curiosité se retrouva assouvie, elle décida de retourner à Ayame. La diversité de la ville était attrayante, et c’est ce qui lui correspondait le mieux. Elle postula à quelques métiers, à droite, à gauche. Elle ne restait jamais longtemps au même poste, jamais satisfaite. Et parfois, elle regardait son épée avec nostalgie, et venait à rêver d’un autre métier. Bien plus dangereux, avec bien plus de responsabilités. Elle finit par se décider. C’est la tête pleine de rêves et d’optimisme qu’elle se présenta chez les chevaliers. Elle repensait aux héros et guerriers de son enfance. C’était assez puéril d’y songer maintenant, mais elle continuait d’espérer secrètement en devenir. Elle réussit le test, et ne réalisa pas de suite les regards méprisants de ses futurs collègues.

C’est lorsqu’elle commença officiellement à travailler qu’elle comprit. Elle n’était qu’une femme. Dans une société où on attendait de la femme qu’elle reste à la maison et s’occupe des enfants. Et pour ces raisons, elle allait devoir faire deux plus d’efforts que tout le monde. On n’attendait pas d’elle qu’elle soit aussi douée que les autres, on attendait d’elle qu’elle soit parfaite, car chaque défaut, chaque erreur étaient des faiblesses à exploiter. Mais Kyra était bornée. Et le sourire de cette dame, lorsqu’elle avait rattrapé le voleur qui lui avait arraché son sac… Il était si reconnaissant. Comment pouvait-elle renoncer, après que cette personne l’ait remercié si chaudement et l’ait encouragé ?

Et si elle crut avoir connu le sexisme et l’injustice, elle réalisa que ce n’était rien, face à ce qui l’attendait lorsqu’un nouveau chef prit la tête des chevaliers. Il ne la renvoya pas mais il fit tout pour qu’elle parte d’elle-même. Elle et toutes les autres femmes. Il lui rendit la vie impossible et lui confia les tâches les plus ingrates. Elle douta de nombreuses fois. Peut-être était-il temps de partir. Elle n’avait jamais aimé la routine et cela faisait trop d’années qu’elle était à ce poste. Pourtant, elle avait la sensation d’avoir enfin trouvé sa voie et ne pouvait se résoudre à l’abandonner. Et il fallait avouer qu’elle avait beaucoup de fierté et n’était pas prête à admettre sa défaite. Elle resta, même si elle devait fournir plus d’efforts que tout le monde, même si elle devait être irréprochable, faire preuve d’un professionnalisme à toute épreuve, peu importe les remarques méprisantes et sexistes de ses collègues.

Ce nouveau chef n’apporta pas qu’une vague de sexisme, il y eut malgré tout de bonnes choses, telles que les accords avec les autres villes. Les chevaliers d’Ayame étaient désormais en droit de poursuivre ceux ayant commis des crimes à Ayame jusque dans n’importe quelle ville. Par la même occasion, ça impliquait des missions à l’extérieur, et c’est grâce à ça qu’elle rencontra Ayato. Une mission en solitaire, une soirée à la belle étoile. Le prêtre vint vers elle et lui proposa repas et logis. La guerrière l’accepta volontiers. Elle passa quelques jours dans son église, et il n’en fallut pas plus pour lui mettre du baume au cœur. Ayato était adorable. Elle ne le connaissait que depuis quelques jours, mais elle chérissait déjà sa compagnie et adorait chacune de leurs conversations. Malheureusement, toute bonne chose a une fin et elle dut reprendre sa route. Elle promit malgré tout de lui rendre à nouveau visite.

Et elle tint promesse. Toute mission dans les environs, tout congé étaient de bonnes raisons pour s’arrêter à cette église. Jusqu’à ce que le prêtre lui déclare son amour. Kyra réalisa aussitôt qu’elle partageait ses sentiments. Une étreinte passionnée et leur relation devint officielle. Le métier de Kyra avait ses contraintes et ils ne se voyaient pas souvent, mais les choses semblaient leur convenir.

Les années s’écoulèrent et elle filait toujours le parfait petit amour. Alors qu’elle pensait enfin sa situation stable, qu’elle croyait être en train de tout doucement surmonter le sexisme et les préjugés, c’est là que les rumeurs commencèrent. Vicieuses et pernicieuses. S’attaquant directement à sa fierté et ses principes.

Une véritable barbare, elle est complètement hystérique…


Elle est complètement folle et sadique !


Elle est agressive et s’en prend même aux enfants !



Faux. Complètement faux.
Mensonges éhontés.

Ce n’est pas pour arrêter les criminels qu’elle est chez les chevaliers, mais pour pas en être une elle-même !


Vous auriez vu le sadisme dans son regard, quand elle a tué ce criminel…


Elle s’en est délecté !


Mensonges.
Rumeurs infondées.

Il paraîtrait même qu’elle boit le sang de ses ennemis ! Elle est folle, je vous dis.
Vous croyez qu’elle a fait comment pour devenir chevalière ?
En étant aussi folle ? Elle a dû en soudoyer plus d’un, cette traînée !

Comment osaient-ils même profaner autant d’idioties ? Ce n’était même pas dans son dos. Ils le chuchotaient assez pour qu’elle l’entende. Elle pouvait supporter le mépris, elle pouvait supporter l’injustice. Mais pas ces mensonges éhontés. Elle savait son style de combat agressif. Mais elle n’était pas la femme cruelle et hystérique qu’ils décrivaient. Le plus douloureux était certainement le fait que ses rumeurs étaient arrivées jusqu’aux oreilles des villageois. Certains la regardaient avec crainte.

Elle boit le sang de ses ennemis. Y a pas plus tarée !

C’était épuisant. Elle était lasse. Et lorsqu’elle cherchait à confronter ceux qui propageaient ces rumeurs stupides, elle se heurtait à de l’indifférence et du mépris. Et au-delà du mal être que ça lui créait, elle craignait le renvoi proche. L’ordre avait une réputation à tenir. Pour sa propre image, il ne pouvait se permettre de garder une femme qu’on disait hystérique, voire dangereuse. Sa carrière allait-elle vraiment être ruinée pour une raison aussi stupide ? Après tous les efforts qu’elle avait fourni ? Pourtant, à son grand étonnement, rien ne vint. Ou plus exactement, il n’y en eut pas le temps.

La déchéance des anges.

Comme toute chevalière, Kyra avait connu des conflits et des batailles, mais elle n’avait jamais connu de guerre. Les conséquences en furent dévastatrices pour chacun. Elle perdit contact avec Ayato, et n’eut d’autre choix que de se concentrer sur sa propre survie. Elle fit partie du groupe de chevaliers qu’avait réussi à rassembler Noah Sion, afin d’assurer protection à quiconque en avait besoin. Indépendamment de la race et de la pureté. Malheureusement, le groupe fut dissous lorsqu’ils affrontèrent la trahison de certains.

Ce furent les cinq plus longues années de sa vie, et pourtant, elle avait déjà plusieurs siècles derrière elle. C’est durant cette période que son auréole lumineuse se transforma en un tas de cendres et que ses ailes se teintèrent de sombre. Bien qu’elle ne se souvienne ni du jour, ni des circonstances. Elle sait que c’était en prenant la vie d’autrui, mais en cette terrible guerre, la légitime défense était malheureusement une chose courante. Et finalement, la guerre prit fin, laissant derrière elle un sillage de sang et de désespoir. Elle fut suivie de retrouvailles. Tant de familles et d’amis avaient été séparés, pendant cette sombre ère.

Un continent unifié pour la première fois depuis des millénaires d’existence, avec à sa tête un Roi. Des idées plein la tête, il prit le pouvoir. Il instaura l’égalité entre hommes et femmes, et après tant d’années à subir les conséquences du sexisme, Kyra aurait presque pu en pleurer de joie. L’ordre des chevaliers fut également réformé, et à sa tête trônait désormais Noah Sion. Qu’elle ne fut pas sa surprise, quand Noah vint lui proposer d’être sa seconde ! Il y a encore quelques années, jamais une femme n’aurait pu rêver d’un tel poste. Pourtant, elle se montra très mitigée. Seconde, c’était beaucoup de responsabilités et beaucoup d’administratif. Ce n’était pas ce qu’elle voulait.

Mais Noah se montra insistant, lui expliquant qu’il se devait de faire un tri parmi les chevaliers, et jauger la corruption de chacun. Il avait besoin de s’entourer de personnes de confiance, et cet argument gagna l’empathie de Kyra. Formulé ainsi, elle ne pouvait pas le lui refuser. Bien qu’elle accepta ce poste parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse, elle s’investit profondément dans son rôle et devint une seconde remarquable. Il était étrange comme les rumeurs sur elle s’étaient tus. Il suffisait d’être du côté des gagnants. Le pouvoir des mots était une chose bien redoutable.

Son quotidien d’action était endormi par la paperasse et les réformes. Ses seuls déplacements étaient lorsqu’elle devait voyager d’un QG à un autre. Mais peut-être n’était-ce pas si mal, cela lui laissait le temps de savourer ses retrouvailles avec Ayato, et d’aider à la création des orphelinats de chevaliers. Elle n’était pas certaine que ça soit forcément une bonne chose. Etait-ce juste de forcer un enfant à exercer cette dangereuse profession ? N’était-ce pas égoïste de lui imposer de sacrifier sa vie pour le peuple ? Mais l’avis de Kyra ne pesait pas dans l’équation, et le mieux qu’elle pouvait faire était de s’assurer que ces enfants ne manquent de rien. Elle était d’ailleurs particulièrement appréciée de la majorité des orphelins, à qui elle rendait régulièrement visite.

Après s’y être tant investie, le déroulement logique des choses n’était-elle pas qu’elle en adopte un ? Elle n’en avait pourtant pas l’intention, et tout n’était qu’un concours de circonstances. Ce n’est pas à l’orphelinat qu’elle le rencontra. C’était un enfant des rues, qui chercha à la voler. Un enfant, qui, de toute évidence n’avait ni famille ni tuteur, et qu’elle ne pouvait se résoudre à abandonner. La guerre avait créé de nombreux orphelins, et si beaucoup avaient été pris en charge, ou par l’Etat, ou par les Chevaliers, d’autres n’avaient pas encore eu cette chance. Malgré ses doutes, c’est à l’orphelinat de l’Ordre qu’elle le conduisit.

Elle pensait que cette histoire s’arrêterait là. Qu’elle prendrait de temps en temps des nouvelles mais que ça n’irait pas plus loin. Elle n’avait pas pris en compte que l’enfant avait un caractère si impétueux, et qu’à peine quelques mois passés dans l’orphelinat, ils voudraient déjà le renvoyer. L’ange ne pouvait pas accepter qu’il soit renvoyé dans la rue. Elle avait fait le choix de l’en sortir et il était devenu sa responsabilité. Elle ne permettrait pas qu’il retourne à une vie misérable, où la famine le guettait à chaque tournant. C’est pour ça qu’elle prit la décision d’adopter Luvrh.

Cette décision ne manqua pas de la suivre des années, et d’être fortement contestée. Il faut dire que Luvrh était un enfant terrible, et qu’il commettait toutes les infractions au règlement imaginables. Elle qui avait la réputation d’être une seconde impartiale se vit bientôt accusée de faire du favoritisme. Il fut la source de conflits, aussi bien dans sa vie professionnelle, avec d’autres chevaliers, que dans sa vie privée, auprès de son conjoint. Il faut dire que la décision de l’adopter venait plus d’elle que d’Ayato. Pourtant, elle ne s’en inquiétait pas outre mesure.

Son couple avec le vampire avait résisté à tant de choses. Elle était avec depuis si longtemps qu’elle en avait même perdu le compte. Cinquante ans ? Soixante ans ? Soixante-dix ans ? Ce n’était pas des disputes si triviales qui les séparerait. Oh, si elle avait su. C’était un soir où elle n’était pas censée rentrer, un soir où elle était supposée être en déplacement. Un soir où sa mission fut annulée. Elle rentra pour découvrir l’homme qu’elle aimait et avait épousé, prêt à tuer l’enfant qu’elle avait adopté. Son sang ne fit qu’un tour, et elle s’interposa immédiatement. Aucune hésitation.

Elle ne s’était jamais sentie aussi trahie. Ayato avait été son phare et la personne qu’elle chérissait. Et elle ne s’était jamais sentie aussi incompétente. Elle avait levé son arme, prête à abattre son courroux et sa justice mais elle en avait été incapable. Même simplement l’arrêter fut trop dur, et elle lui cracha de ne plus jamais se montrer devant elle.

Elle s’en voulut beaucoup. De ne jamais avoir vu cette étincelle de ténèbres chez Ayato. D’avoir laissé son fils avec un être dangereux. De ne pas avoir eu le courage d’arrêter le vampire. D’avoir laissé s’échapper dans la nature un homme prêt à tuer, non pas pour la justice, mais pour sa satisfaction personnelle. Le destin semblait aimer lui jouer des tours, car c’est peu après la fuite d’Ayato qu’elle découvrit qu’elle était enceinte. Après de longs questionnements et de nombreux doutes, elle prit la décision de garder cet enfant. Il n’aurait pas de père, mais elle l’éléverait avec tout l’amour et l’affection dont il aurait besoin.

Suite à ces événements, elle perdit également son poste de seconde et fut rétrogradée comme officière. Elle avait laissé entrer une personne dangereuse dans le QG, et l’avait même laissée fuir. Ce n’était pas digne de la seconde de l’ordre. Et malgré l’amitié que Noah lui portait, il ne pouvait pas faire de favoritisme. La situation ne fut pas si difficile à digérer, il était temps de prendre un nouveau départ, et de se concentrer sur elle. Neuf mois plus tard, elle donnait naissance à une fille. Yume.

Les années s’écoulèrent.
La monotonie n’aimait vraiment pas Kyra.

Une conversation qu’elle n’aurait jamais dû surprendre. Un complot qui dormait dans l’ombre. Elle avait découvert quelque chose de grave.

Kyra n’avait jamais été du genre à fuir et éviter les conflits. Elle aurait pu fermer l’oeil mais elle n’avait jamais su être inactive. Sauf qu’il n’était pas question que d’elle. Elle avait des proches, des faiblesses. Elle confia sa fille à Luvrh, lui faisant promettre que s’il n’avait pas de nouvelles d’ici deux ou trois jours, il devait s’enfuir avec elle. Il devait confier Yume à son parrain, qui était un des plus proches et plus vieux amis de la chevalière, et s’éloigner des chevaliers, où il n’était plus en sécurité. Elle aurait aimé que tout ça ne soit que des mesures préventives, mais ça n’en fut pas. L’avenir lui révéla qu’elle avait eu raison de se préparer au pire.

L’ange avait toujours consommé sans crainte du serpopard. Il était aisé de séparer les parties toxiques de celles mangeables. Alors quand la nouvelle qu’elle en avait ingéré se propagea, ça parut absurde à beaucoup de personnes. Mais après tout… Pourquoi pas ? C’était plus probable de se dire qu’elle avait été imprudente, que d’imaginer qu’un chevalier ait pu l’empoisonner. Qu’un des siens ait pu la trahir, parce qu’elle en avait découvert trop, et qu’elle s’apprêtait à les dénoncer. Par chance, un médecin était sur les lieux, ce jour-là. Alors que Kyra s’était mise à convulser, il l’avait prise en charge immédiatement et avait su lui sauver la vie, ce qui était tout bonnement un miracle. Si c’était vraiment un empoisonnement, le responsable aurait-il laissé quelqu’un lui sauver la vie ?

Mais même si elle eut la vie sauve, ce fut au prix de sa santé mentale. Elle souffre d’amnésie et a oublié la majorité des événements qui constituent son passé, ou ceux qu’elle a pu aimer. Il est possible de raviver certains de ses souvenirs, mais cela reste très vague. La répartition de sa mémoire restante est complètement aléatoire. Elle passa de longs mois à l’asile. Elle en serait devenu folle. Quoique, ne l’était-elle pas déjà ? Elle était amnésique, déficiente mentalement… Elle parlait d’elle-même à la troisième personne, elle prétendait parfois entendre des bruits dans sa tête. Aux yeux de tous, elle était complètement folle.

Pour autant, elle dépérissait dans cet asile. Elle maigrissait à vue d'œil, son visage était las et émacié. Être enfermée n’avait jamais été fait pour elle. Elle avait toujours rêvé de liberté. Elle crut qu’elle allait mourir de cet enfermement et isolement. Peut-être que ça aurait été le cas, si Noah n’était pas venu l’en sortir. Par affection et respect pour sa mentor et amie, il n’avait pas pu se résoudre à l’abandonner là, d’autant plus lorsqu’il la voyait peu à peu mourir sous ses yeux. Elle entra à nouveau dans l’ordre. Plus aucun grade, elle n’était qu’une soldate parmi tant d’autres, mais il semblerait que ses compétences en combat étaient toujours là. Seules ses capacités de raisonnement étaient diminuées.
Joueur·eusePseudo et pronoms : Athenalle ou Auré et elle
Âge : 22 ans
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