An 0 : victoire de Shun.

Vers 300 : Alberich, cité impure, et Ayame, cité neutre, émergent comme les deux plus grandes villes du continent.

Vers 350 : les purs descendent d’Isvina. Les elfes chassent les nains de la forêt Malachite.

Vers 400 : les purs découvrent l’existence du lieu où Shun et Yue se sont battus. L’endroit est empli d’énergie maléfique, et les purs refusent de laisser des impurs y vivre, ne leur faisant pas confiance.

407 : le kitsune Livaï Kidipipi et ses semblables se portent volontaires pour être les gardiens du lieu. Ils y emménagent et nomment la ville Yamiku.

Vers 550 : l’histoire d’amour entre le démon Kayn Lionheart et l’ange Séraphine Capulet débute. La famille de Séraphine la confine de force à Isvina, séparant ainsi le couple.

553 : après avoir clamé se rendre à Isvina, Kayn est retrouvé mort, jeté de l’île. Il devient un martyre pour les impurs. Au même moment, le cadavre de Séraphine est également retrouvé. Les purs et les impurs s’accusent l’un l’autre d’être responsables de la mort de l’ange ou du démon.

706 : après de longues périodes de guerre et de paix successives, les dragons décident de s’isoler et de fonder le village de Kinô. Ils se lient d’amitié avec Yamiku.



 
Vers 3 000 : Alberich devient la ville la plus influente.

3 066 : découverte de l’archipel Sumeragi.

3 689 : l’île Baruneeru de l’archipel Sumeragi a été sécurisée et les monstres dangereux éliminés. Elle devient une destination touristique.

Vers 4 000 : de nombreux monstres et familiers sont importés de l’archipel sur le continent. Cela engendre un grand bouleversement pour l'écosystème d’Aenea qui cause peu à peu la disparition des anciens animaux.




6 769 : une révolte a lieu à Yamiku ; beaucoup de kitsunes ont oublié la raison de leur exil. Une armée se forme et descend jusqu’à Alberich, dans l’espoir de prendre possession de la ville. Ils sont repoussés au prix de nombreux sacrifices.

Vers 6 800 : l’amitié entre Kinô et Yamiku décline. De nombreux habitants de Yamiku déménagent vers Ayame, qui devient la ville la plus influente, depuis l’affaiblissement de Yamiku et Alberich.




Vers 8 400 : découverte des sirènes.

8 430 : invention de la potion pour respirer sous l’eau.

8 461 : découverte des premières écritures anciennes.

Vers 8 560 : Ayame est au pinacle de sa gloire, avec à sa tête la sainte trinité.

8 600 : le chef des chevaliers a su négocier des accords avec les autres villes.




8 763 : la révolution scientifique mène à l’existence de la première chimère.

Vers 8 800 : apparition des premières armes magiques.

Vers 8 806 : le déclin des dragons est finalement associé à l’apparition des armes magiques.

8 810 : déchéance d’un ange, pour la première fois.

8 811 : début de la guerre.




8 816 : fin de la guerre.

8 836 : date actuelle.

Do you really think the blind sun doesn’t know your sins?
With no eyes to see, she’s always watching
Every choiceyou make is for her to witness
While she weaves your fate, how could you escape your destiny?

 

L’an 0 est défini par la victoire de Shun sur Yue. Après avoir usé de ses dernières forces pour sceller le dieu maléfique et rétabli le jour, la déesse du soleil se retire dans un profond sommeil. Elle laisse derrière elle les enfants d’Aenea, et un monde blessé par les constantes batailles divines. Aucun n’a été épargné et chacun doit panser ses plaies.
Les purs se refusent à quitter leur refuge aérien et vivent en parfaite autarcie, à Isvina.

L’entente entre neutres et impurs est loin d’être cordiale. N’est-ce pas la responsabilité des impurs, si les purs n’ont eu d’autres choix que de s’isoler ? Leur débauche n’est-elle pas la cause des conflits célestes ? Las des conflits, ils se partagent le continent, d’un commun accord. Les impurs se retirent sur la pointe sud du continent et bâtissent les fondations de la ville qui deviendra Alberich. Les neutres s'installent quant à eux au Nord-Ouest du continent, là où siège aujourd’hui la fière capitale d’Aenea.


 

Alors que les deux villes se développent et les dénominations Ayame et Alberich deviennent officielles. De petits villages se créent, certaines communautés préférant le silence et la tranquillité au brouhaha des grandes villes. C’est notamment le cas des nains, à l’audition si sensible, qui choisissent d’habiter la forêt Malachite.

Pendant ce temps, les purs font face à un tout autre problème. Les ressources de la cité céleste viennent à manquer et ses habitants s’agitent. L’heure est venue de regagner le continent. Nostalgiques de la majestueuse forêt Malachite qui était leur, les elfes sont les premiers à redescendre.

Ils sont néanmoins forcés de constater qu’en trois siècles, les choses ont changé : les nains y ont élu domicile. Peu partageurs, les elfes, avec l’aide de leurs alliés purs, chassent et repoussent les nains jusqu’aux grottes du Mont Satsujin. Ainsi s’est instillée la haine réciproque des nains et des elfes, qui perdure encore des millénaires plus tard.

Fiers et arrogants, les purs explorent et redécouvrent le continent, comme s’il leur revenait de droit. Un second conflit éclate lorsqu’ils découvrent la presqu'île où les ténèbres règnent de jour comme de nuit, au Nord-Est d’Aenea. Le lieu est identifié comme étant le champ de bataille où la Déesse Solaire a triomphé. Un village impur s’y est construit, à la grande désapprobation des purs. Le lieu est encore empli de la dangereuse et maléfique magie du dieu lunaire. Comment peut-on faire confiance à des impurs pour y vivre ? Un conflit d’intérêts débute. Le village reçoit le soutien d’Alberich, tandis que les purs cherchent celui d’Ayame, cité des neutres.

Les neutres n’ont pas d’autre choix que de réagir. En effet, Ayame avait accueilli entre ses murs de nombreux purs. Une guerre entre les purs et impurs frapperait donc jusqu’à leurs portes. Néanmoins, alors qu’ils avaient jusque-là toujours offert leur appui aux purs, les neutres étaient mitigés. Le continent n’était-il pas en paix, avant que les purs ne descendent d’Isvina ? Les purs ne sont-ils pas les premiers à avoir débuté les hostilités, en chassant les nains de Malachite ?

Les disputes politiques sont apaisées par Livaï Kidipipi, un kitsune dont la sagesse est prouvée par son pelage argenté et ses neuf queues. Célèbre marchand et voyageur, il est connu et respecté aussi bien par les siens que par la majorité des habitants d’Alberich et Ayame. Il propose de se rendre au village, accompagné de sa communauté. En tant que race neutre, les kitsunes pourraient être les parfaits gardiens du lieu maudit. Les purs pourraient être rassurés, et les villageois ne seraient pas chassés, évitant ainsi que les impurs ne s’insurgent de cette injustice.

La décision est approuvée et Livaï Kidipipi emménage au village, suivi par les siens, qui lui sont très fidèles et attachés. D’un misérable village naît Yamiku, où les kitsunes, gardiens des lieux règnent en maître.

Les tensions diminuent, mais le calme paraît irréel. La paix n’est pas acquise, purs et impurs ne s’apprécient toujours pas.


 

Bien que les purs se mêlent désormais aux populations du continent, certains ont préféré rester dans leur demeure aérienne, et d’autres y retournent fréquemment. Pour autant, les groupes sont très sectaires, les purs restent ensemble, de même pour les impurs, et les neutres. Mais parfois, une histoire d’amour impossible émerge. La plus connue est celle du démon Kayn Lionheart et de l’ange Séraphine Capulet. Mais dès que leur affection mutuelle fut découverte, elle devint la source du courroux des Capulet, qui ramenèrent et enfermèrent de force Séraphine à Isvina.

Alors que Séraphine dépérissait, enfermée dans son manoir glacé, l’amour de Kayn pour elle ne diminuait pas. Il ne cessait de pleurer son absence, ce qui lui valait le mépris, aussi bien des purs que des impurs. Les premiers le voyaient comme un déchet venant souiller les leurs, et les seconds comme un traître à sa race. Un soir, il affirma à tous que sa décision était prise, qu’il ne pouvait se passer de son aimée et qu’il volerait jusqu’à Isvina pour l’arracher à ses gardiens. Personne ne s’en soucia, personne n’y crut. C’était fou, aucun démon n’était capable de voler de ses propres ailes jusqu’à la cité volante. De plus, les impurs y étaient strictement prohibés. Mais ne dit-on pas que l’amour rend l’impossible possible ?

Un cadavre fut retrouvé. Le cadavre d’un démon. Abîmé et mutilé. Il avait chuté tout droit d’Isvina. Tous pensèrent à Kayn. Une relique sacrée permit de confirmer qu’il s’agissait bien du sang d’un Lionheart. Cela ne pouvait être que Kayn. Lui qui était pourtant dédaigné par les siens devint soudainement un martyre. Une raison de plus d’haïr les purs et de douter de leur prétendue bonté. Comment pouvaient-ils l’être, alors qu’ils avaient été capables de se débarrasser sans aucune pitié de cette pauvre âme perdue et amoureuse ?
Sauf qu’en même temps, Séraphine était retrouvée morte. De chagrin, dirent certains. De la main de Kayn, prétendirent d’autres. S’il était venu pour se venger de l’ange, n’était-ce pas justice que de s’en être débarrassé ? Le conflit était insoluble et personne ne sut jamais la vérité.

De nombreuses batailles et guerres s’ensuivirent. Trop de morts pour pouvoir en tenir le compte.

Exténués et désespérés, les dragons furent les premiers à refuser de prendre part plus longtemps à cette guerre interminable. Ils ne voulaient plus rien avoir à faire avec purs comme impurs et prirent la décision de s’isoler au sommet du Mont Satsujin. Ils nommèrent leur village Kinô.


 

Avec le départ des dragons, les purs ont perdu leurs plus puissants combattants. Les impurs profitent de ce répit pour développer Alberich et monter en puissance.
La loi du plus fort et du plus riche a toujours gouverné dans la cité impure. Pour cette raison, les guerriers les plus puissants s’y rassemblent, en faisant une cité redoutable, à laquelle plus personne n’oserait s’en prendre. Les impurs y règnent en maître.
A l’inverse, Ayame est une ville bien plus paisible où se mêlent neutres et purs.
A Yamiku, les kitsunes continuent de se complaire dans leur rôle de gardien des lieux, régulant avec soin la population impure qui voudrait s’y rendre. C’est une démocratie représentée par le Grand Conseil des kitsunes qui gouverne la population.
La race renarde se lie également d’amitié avec leurs nouveaux voisins de Kinô. Grâce à leur puissance, les dragons circulent sans crainte dans les dangereuses montagnes, et revendent les ressources qu’ils y accumulent. Ainsi se développe le grand marché de Kinô, auxquels ne peuvent entrer que ceux escortés par les dragons et ayant accepté de mettre de côté racisme et préjugés.

Dans cette période de développement, Alberich devient officiellement une ville portuaire et décide de se lancer à l’enquête des terres par-delà l’océan. C’est ainsi qu’est découvert l’archipel Sumeragi. C’est un équipage entier, de plusieurs dizaines d’individus qui y part, mais c’est seulement une poignée d’hommes qui revient. Les survivants dépeignent une île inhospitalière, envahie d’abominations et habitée par des indigènes peu accueillants. Les nouvelles se propagent de villes en villes, et tous sont aussi intrigués et terrifiés que par ces terres nouvelles. Pour la première fois, un ennemi commun se dresse et de nombreux aventuriers décident de tenter leur chance dans ces îles inconnues, indépendamment de leur race.

S’il y eut quelques conflits avec la population locale, ils s’éteignirent vite, et locaux et aventuriers finirent par se mêler les uns aux autres. Le vrai danger était la faune et flore locale. Les locaux s’y étaient adaptés mais les aventuriers voulaient créer une île plus sécuritaire, afin d’y faire venir leurs familles. Malheureusement, beaucoup ne purent réaliser ce rêve, car il fallut plus de six siècles pour parvenir à ne dégager ne serait-ce qu’une des îles. Il s’agit de l’île Baruneeru, qui devint une destination touristique très prisée.

Suite à l’envahissement de l’archipel, de nombreuses espèces exotiques furent introduites sur le continent. Certaines, trop dangereuses, furent chassées et abattues aussi vite qu’elles furent arrivées. D’autres s’habituèrent peu à peu à leur nouvel environnement. Cela eut néanmoins des conséquences irréparables : ces nouveaux familiers et monstres provoquèrent le déclin de ceux qu’on appelle aujourd’hui les animaux anciens, tels que les chats, chiens, chevaux…




La raison de l’exil des kitsunes s’est perdue au fil des siècles et attise leur colère. Ils perçoivent comme une injustice le fait d’être isolés dans cette ville qui ne connaît jamais le soleil. Les autres villes possèdent tant qu’elles cherchent à créer de nouveaux territoires, pendant que eux sont piégés dans une presqu’île ténébreuse et entourés d’infranchissables montagnes. La lignée Kidipipi s’est affaiblie et ne parvient plus à garder l’ascendant sur son peuple. C’est ainsi que se trame une révolte, et bientôt c’est une armée de kitsunes qui descend jusqu’à Alberich, emplie d’intentions belliqueuses.

Les longues et terribles batailles qui s’ensuivirent se soldèrent par l’échec des kitsunes, qui durent renoncer à leur rêve de grandeur. Ce n’est plus la tête haute que les kitsunes se rendirent à Yamiku, mais la queue entre les jambes, vaincus. Néanmoins, la victoire s’était obtenue au prix de nombreux sacrifices, de la part d’Alberich. Après ces événements, Yamiku fait face à de nombreux conflits intérieurs, entre les belliqueux et ceux qui n’avaient jamais fait partie de cette révolte, et l’avaient encore moins approuvée. De plus, leur alliance avec Kinô se brise par la même occasion, affaiblissant considérablement la cité. En effet, les valeurs de Kinô étant la tolérance, ses habitants ne peuvent approuver ces comportements.

Suite à ça, nombreux furent ceux qui quittèrent Yamiku. Parmi les fuyards, on comptait aussi bien des kitsunes que des impurs, descendants de la population du village originel. La plupart choisirent de se réfugier à Ayame. En effet, les kitsunes n’étaient pas les bienvenus à Alberich, et les impurs de Yamiku, qui avaient évolué dans la tolérance grâce à leur alliance avec les dragons, n’approuvaient pas le racisme qu’on pouvait parfois trouver dans la ville portuaire. Ayame devint la ville qui ouvrait ses portes aussi bien aux neutres, qu’aux purs et impurs.

Avec Yamiku et Alberich affaiblis, Ayame devint rapidement la cité la plus influente du continent. A leur tête, on retrouve le gouvernement de la sainte trinité, qui compte un représentant neutre, pur et impur. Chaque représentant est élu jusqu’à sa mort.




Des sirènes sont découvertes, pour la première fois depuis des millénaires. Tout Aenea pensait cette race perdue, voire n’ayant peut-être jamais existé. Leur existence intrigue, et la supposée cité aquatique devient la nouvelle convoitise de chacun. De nombreux centres de recherche et scientifiques se voient allouer des sommes astronomiques afin de développer des outils permettant de respirer sous l’eau. Une potion permettant d’avoir des branchies finit par être inventée.

Cette invention n’a pas seulement permis aux habitants d’Aenea de visiter la légendaire cité aquatique d’Altiare, elles ont également populariser la science et l’alchimie. Beaucoup y voient désormais un potentiel incroyable et choisissent d’y investir leur argent. La révolution scientifique a notamment donné naissance à une potion permettant aux sirènes d’avoir des jambes. Néanmoins, elle mènera aussi plus tard à des expériences bien plus tragiques.

Durant cette ère de découvertes, un autre trésor du passé disparu a refait surface. Lors de la démolition d’une demeure à Isvina, dans le but de construire un restaurant, une mystérieuse pièce condamnée a été retrouvée sous les fondations. Celle-ci était recouvertes d’inscriptions indéchiffrables semblant dater de l’époque de Shun. Ces écritures anciennes ont fait l’objet de nombreuses études afin de réussir un tant soit peu à les comprendre et des fouilles ont été organisées à travers tout le continent pour en découvrir de nouvelles.

L’émergence d’Ayame est indéniable, il s’agit de la cité la plus puissante et influente. La sainte trinité perdure avec désormais à sa tête la haute prêtresse d’Ayame, représentante des purs, le directeur de la guilde des métiers, représentant des impurs et le chef des chevaliers, représentant des neutres. Bien que la religion ait toujours eu une place très importante sur le continent, elle l’est d’autant plus maintenant qu’Ayame est dirigée par une membre du clergé.

En même temps, l’autorité d’Ayame est telle que le chef des chevaliers a su négocier des accords avec les autres villes. En effet, puisque chaque ville possède ses propres lois, il était jusque-là très facile de fuir la justice. Les nouveaux accords stipulent désormais que si un habitant commet un crime à Ayame -ou Caely qui est aussi sous la gouvernance de la Sainte Trinité-, les chevaliers sont en droit de le poursuivre et de l’arrêter dans n’importe quelle autre ville. En échange, les autres cités peuvent demander de l’aide ou des renforts à Ayame, dont l’ordre de chevalerie est réputé pour sa puissance.




La révolution scientifique se poursuit et ces expériences donneront naissance à la première chimère. Nagarâ Aremik, initialement une jeune phoenix, n'avait plus rien de cette race. De l’ADN de serpent, retrouvé dans des ossements lui avait été injecté, en faisant un être différent et unique. Ses sens et capacités étaient différents, semblables à ceux de cet animal. Elle n’était plus capable de se transformer en oiseau ou de contrôler le feu. Elle n’était plus une phoenix mais une nouvelle race, qui n’avait été créée par aucun dieu. La simple existence de Nagarâ qui fut qualifiée de chimère en terrifia plus d’un et les recherches furent interdites. Malheureusement, le mal était fait et de nombreuses autres chimères émergèrent. Cette nouvelle race fut considérée comme impure.

Les armes magiques apparurent en même temps que les chimères, mais tous étaient trop préoccupés par cette nouvelle race pour s’en soucier. Il fut encore une fois trop tard, lorsque la vérité se révéla au grand jour. La population de Kinô diminuait dangereusement, en même temps que ces armes renfermant un pouvoir élémentaire apparaissaient. N’aurait-ce pas dû mettre la puce à l’oreille ? Des expériences avaient été menées sur les dragons, menant à leur perte et à la naissance de ces redoutables armes.

Le point culminant du désastre scientifique fut le premier ange déchu. Un virus, semblait-il, qui transformait les angéliques en race impure. Il n’en fallut pas plus pour raviver le conflit éternel entre purs et impurs. Les purs n’étaient-ils pas les premiers visés par ces affaires scientifiques, après tout ? La première chimère, Nagarâ, était une phoenix, race pure. Les dragons, races pures, étaient décimés et transformés en armes. Et c’était désormais le tour des anges. Les purs pouvaient être corrompus et un grand questionnement sur la pureté naquit.



 
Ces événements provoquèrent la plus sanglante des guerres que connut Aenea. Une guerre qui dura cinq ans et durant laquelle personne ne fut épargnée. Malgré l’origine douteuse des armes magiques, purs comme impurs s’en emparèrent et firent des ravages.  
Le point culminant de cette triste guerre fut le moment où un fou réussit à rassembler des dizaines de ces armes, avec l’intention de s’en servir pour annihiler toute population. Il s’agissait d’un dragon, les expériences lui avaient fait perdre la raison et il était avide de vengeance. Alors que tout espoir semblait perdu, Noah Sion se dressa face à lui et sut l’abattre. Il raconta alors avoir agi sous les ordres éclairés de Kaiser Lupus.

Ce dernier, éminent scientifique, avait cherché à arrêter ses collègues et découvrir qui, parmi eux, était à l’origine de ces terribles expériences. Il avait été guidé par Layanna Van Herzen, qu’il avait libérée d’un laboratoire. En effet, en cette période de chaos, Shun avait cherché à communiquer avec ses enfants. La pureté de cette jeune fille, qui malgré sa terrible situation n’avait pas perdu la foi et continuait de croire en la bonté de chaque race l’avait touché, et lui avait permis d’en faire sa messagère. Ainsi, Kaiser avait découvert la terrible vérité : c’est une équipe scientifique humaine qui était à l’origine de tout. Les humains qui n’avaient ni longévité ni pouvoirs étaient si envieux qu’ils avaient expérimenté sur les autres races. Les chimères n’étaient qu’un moyen d’augmenter les capacités de leur corps, et les armes magiques, un moyen d’acquérir du pouvoir. La déchéance des anges n’était, quant à elle, qu’un simple accident. Kaiser révéla également l’existence d’expériences réalisées sur les impurs. Cibler les purs dans un premier temps n’avait été qu’un moyen d’attiser le racisme encore trop présent et d’éloigner le soupçon des humains…

Se trouvant un ennemi commun, les purs et impurs mirent leurs différends de côté et firent la paix. De plus, la sainte raviva l’espoir chez les nombreux croyants d’Aenea : Shun ne les avait pas abandonnés. Le peuple restait cependant confus et perdu. Tous accordèrent leur confiance à celui qui avait rétabli la vérité, qui unifia alors le continent. Pour la première, chaque ville fut réunie sous un seul et unique nom, celui de Kaiser Lupus, premier roi d’Aenea.

Aujourd’hui, vingt plus tard, le racisme s’est atténué et Aenea semble enfin en paix. Pourtant, des échos laissent entendre que c’est loin d’être le cas…

Kaiser Lupus aurait-il vraiment dit toute la vérité ?

Do you really think the blind sun doesn’t know your sins?
With no eyes to see, she’s always watching
Every choiceyou make is for her to witness
While she weaves your fate, how could you escape your destiny?