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Lysandre Morningstar

Lysandre Morningstar

En bref

Fiche : Votre ange gardien (ou pas)
Messages : 7
golds : 53
Race : Ange
Occupation : Green/croque-mort/médecin
Inventaire : - Une faux

Lysandre Morningstar
InfosNom : Morningstar
Prénom : Lysandre
Âge : 353 ans
Date de naissance : 01/11/8483
Lieu de naissance : Isvina
Genre : masculin
Race : ange
Langues parlées : commun et latin
Occupation : officiellement apothicaire et croque-mort, officieusement médecin généraliste et légiste.
Groupe : Prisme
Taille & poids : 1m92 et 73 kg
Avatar : Undertaker - Black Butler
Anecdotes ISFJ-A 1w9 - Lawful Chaotic good. - Son nom de code au sein du Prisme est Green. Avant de devenir chef d’escouade, il était connu sous le nom d’Absynth. - Malgré le fait qu’il soit médecin avant tout, Lysandre sait se défendre et possède une faux qu’il manie avec une dextérité étonnante, bien qu’il s’en serve rarement. - Il apprécie la musique et sait d’ailleurs jouer de l’orgue, un instrument qu’il a appris à maîtriser durant ses années en tant que grand prêtre. - Grand amateur de thé, il en boit régulièrement et confectionne ses propres mélanges. Son thé préféré est l’Earl Grey, un subtil mélange de thé noir et de bergamote. - Il saute souvent les repas, soit parce qu’il oublie de manger,  soit parce qu’il est trop absorbé par son travail. Vous le trouverez souvent en train de grignoter des biscuits à la cannelle pour ne pas mourir de faim. - Lysandre n’est pas difficile en termes de nourriture, mais il a une aversion particulière pour les asperges vertes. Forcez-le à en manger et vous risquerez peut-être de le regretter… - Il est très sensible aux chatouilles, mais là aussi, prenez garde à ce que vous ferez de cette information, à moins que vous ne teniez pas vraiment à la vie. - Il déteste le soleil et préfère vivre dans l’obscurité. Une trop grande luminosité l’éblouit facilement et peut lui causer des maux de tête. - C’est d’ailleurs la nuit qu’il est le plus actif, bien qu’il soit aussi éveillé durant la journée. En moyenne, il ne dort que quatre heures par période de vingt-quatre heures. - Il tient la boutique Mortis Mercury à Alberich, un établissement qui fait à la fois office d'apothicaire et de salon funéraire. - Lysandre conçoit tous les modèles des urnes funéraires et des cercueils qu’il vend. Autrefois, il les fabriquait lui-même, mais sa charge de travail importante l’a contraint à déléguer certaines tâches à ses assistants. - Avec son métier de croque-mort, il s’est découvert un talent pour le maquillage et la coiffure. Il prend d’ailleurs énormément soin de ses cheveux et aime maquiller et coiffer ses ami∙es. - Lysandre prend un malin plaisir à faire semblant de dormir dans des cercueils. Bien que conscient que cela puisse être contre-productif pour son commerce, il trouve qu’effrayer ses potentiels clients est suffisamment drôle pour que cet acte en vaille la peine. Heureusement pour lui, sa réputation n’est plus à faire : sa clientèle est plus ou moins habituée à ses excentricités, et sait qu’elle peut compter sur la qualité de ses produits et de ses services. - Il fait partie des médecins aux pratiques « douteuses­ » qui acceptent de réaliser des opérations de chirurgie esthétique, notamment des changements de sexe. - Bien que son apparence reste assez intimidante, l’auréole trônant au-dessus de sa tête trahit souvent ses intentions. Il arrive toutefois que des individus égarés ou mal renseignés poussent la porte de cette étrange boutique et se figent de terreur en le voyant surgir d'un cercueil. - Curieusement, ses clients sont généralement des humains. Enfin, pas si étonnant quand on sait qu’ils ont une espérance de vie assez faible, en plus d’être vulnérables. Ce sont d’ailleurs ses clients préférés. Oui, il nourrit une fascination étrange pour cette race et sa résilience. Comment une espèce aussi fragile a-t-elle pu subsister dans un monde aussi hostile, après tant d’années ? - Sa curiosité insatiable l’a parfois mis dans des situations délicates, mais ce n’est pas pour autant qu’il cesserait de laisser libre cours à ses pensées intrusives. Un jour, il se rendit dans la crypte des reliques de la cathédrale Notre-Dame d’Ayame dans l’unique but de faire sonner la cloche de Pakh. À sa grande surprise, la légende se révéla vraie : un lapin sacré apparut devant lui... Il fut alors contraint de le cacher sous son chapeau afin de s’éclipser discrètement de l’église. Lysandre pensa d’abord à le vendre, mais finit par s’y attacher et décida de le garder. Ce lapin, qu'il nomma Pompon, fut l’animal de compagnie de sa famille pendant une dizaine d’années. À sa mort, il lui fabriqua un petit cercueil de crémation ainsi qu'une urne cinéraire. Ce furent d’ailleurs ses premières créations funéraires, bien des années avant qu'il ne se spécialise dans ce domaine.
« C'est dans l'obscurité que se trouve la vérité, là où les prières se perdent et où seule la mort répond. »
Physique Qu’est-ce qui vous a poussé∙e à vous aventurer dans ces ruelles sombres ? Est-ce le besoin d’air frais qui vous a éloigné∙e des rues bondées ? Ou bien l’alcool qui, en brouillant vos pensées, vous a donné ce sentiment d’invincibilité que rien ne pouvait freiner ? Votre démarche incertaine, vacillante, trahit votre état ; chaque pas vous semble un défi, et pourtant, vous avancez, attiré∙e par quelque chose que vous ne comprenez pas tout à fait. Votre vision floue peine à distinguer les contours des bâtiments autour de vous, mais c’est votre curiosité, exacerbée par l’ivresse, qui a mené vos pas jusqu’à la devanture de cette étrange boutique, qui a l’air ouverte malgré l’heure tardive.

En jetant un regard en arrière, vous distinguez au loin les lumières rougeâtres émanant des rues que vous avez foulées quelques minutes plus tôt. Vous vous remémorez brièvement toutes les sensations que vous avez ressenties au sein du quartier des plaisirs : le bruit assourdissant des rires et des conversations animées, mêlés aux éclats de musique débridée, l’odeur d'alcool bon marché emplissant l’atmosphère. Une chaleur presque étouffante, où chaque contact, chaque geste, semblait amplifier votre vertige. Le goût amer de l’ivresse vous restait sur la langue, mêlé aux effluves enivrantes de parfums capiteux. Vous vous souvenez vaguement de regards insistants, de sourires que vous n'avez pas rendus.

Mais à présent, loin de cette frénésie, un autre désir monte en vous. L’euphorie fiévreuse du quartier des plaisirs a laissé place à une envie d’aventure, de découverte. Lorsque vous poussez la porte de l’échoppe, vous sentez les battements de votre cœur s'accélérer, non pas de peur, mais d’exaltation face à l'inconnu qui vous attend. Le léger tintement d’un carillon vous accueille, mais la pièce semble vide.

Sans trop réfléchir, vous avancez dans la pièce faiblement éclairée, comme si chaque objet recelait une histoire cachée, une énigme à déchiffrer. L'ivresse qui brouille encore vos pensées amplifie ce sentiment d'émerveillement, vous pousse à toucher à tout sans vraiment raisonner. Vos doigts effleurent les élixirs colorés et les urnes funéraires, vos yeux se posent sur chaque crâne, chaque bougie, comme s'ils allaient vous livrer leurs secrets. Vous êtes en quête de quelque chose de plus grand, quelque chose que vous n'auriez jamais trouvé dans ces rues éclatantes, trop bruyantes pour laisser place aux murmures de l'inconnu.

C’est à ce moment-là que vous l’apercevez : un immense cercueil, adossé contre un mur, au fond de la pièce. ll est légèrement entrouvert. Vous ressentez une vague d'hésitation, mais vous avancez tout de même dans la pénombre, une main tendue vers celui-ci. Votre main tremblante se pose sur le couvercle, et vous l’ouvrez aussi doucement et discrètement que peut le permettre votre ébriété. La lumière vacillante des bougies environnantes peine à éclairer les détails, mais l'essentiel vous apparaît très vite.

À l'intérieur, un corps repose, parfaitement immobile. Vos yeux se plissent, votre cœur s’emballe un peu, mais vous vous rassurez rapidement : c’est sûrement un mannequin, une poupée de cire. C’est trop bien conservé pour être autre chose. Et qui laisserait traîner un cadavre de la sorte ? Oui, c’est sûrement juste une espèce de modèle de présentation. Après tout, dans un endroit aussi singulier, l’idée de mettre en scène un cercueil pour en vanter la qualité et l’élégance semble presque logique…

Le mannequin est grand et mince, et sa peau diaphane semble presque briller sous la lueur des bougies. Il est vêtu de ce qui semble être une soutane, la longue robe noire que portent les prêtres, légèrement dissimulée sous un manteau de la même couleur. De longs cheveux argentés tombent en cascade autour de son visage et ondulent jusqu’à ses genoux, lui donnant une allure presque éthérée.

Vous scrutez chaque détail de la poupée : des vêtements soigneusement ajustés, une unique mèche de cheveux tressée, une chaîne de médaillons de deuil accrochée à sa taille, un chapelet autour de son cou, un visage à la tranquillité absolue, et de multiples boucles noires à ses oreilles. De longs doigts fins pourvus d’ongles noirs, une bague sertie d’un émeraude à son annulaire gauche et même une cicatrice autour de son petit doigt, comme si celui-ci avait été sectionné puis recousu.

Trop réaliste. Beaucoup trop réaliste. Le corps semble si vivant que, pendant une fraction de seconde, un frisson d’inquiétude vous parcourt. Pourtant, vous chassez cette pensée avec un rire nerveux. L'alcool vous joue sûrement des tours. Ce n’est qu’un objet, une macabre décoration, après tout. Et dans un élan d'audace, ou peut-être d'inconscience, vous tendez la main pour toucher cette étrange silhouette, juste pour vous prouver que ce n'est qu'une hallucination. Vos doigts tremblants approchent la peau pâle, mais avant qu'ils ne l’atteignent…

Votre cœur rate un battement.

Une main froide attrape subitement la vôtre, l'immobilisant en l'air. Vous étouffez un cri et votre corps se fige, tandis que votre esprit lutte pour comprendre ce qui se passe. Des yeux verts, perçants et malicieux, s'ouvrent soudainement dans l’obscurité. Ils vous fixent avec une intensité glaciale, et un sourire en coin se dessine sur ce visage, beaucoup trop vivant pour être celui d’un simple mannequin.

« Eh bien, eh bien, qu’avons-nous là ? Un∙e petit∙e humain∙e sans défense… La curiosité est un bien vilain défaut, vous savez ? »

Le choc est tel que votre cœur manque de s'arrêter. Ces yeux vous dévorent du regard, semblant lire chaque recoin de votre âme, et dans cette seconde suspendue, vous réalisez que vous n'êtes plus seul∙e. Vous tirez brusquement votre main en arrière, mais l’homme n’essaie même pas de vous retenir, et vous tombez à la renverse sur le parquet.

Sous le coup de l'adrénaline, votre respiration s'accélère. Vous tentez de vous relever précipitamment, vos jambes flageolantes trahissant l'effet de l'alcool et de la peur, tandis que l’homme s’avance lentement hors du cercueil. Son chapeau haut de forme et ses bottes à talons lui donnent une silhouette encore plus imposante et intimidante, projetant une ombre qui semble vouloir vous engloutir.

L’effroi monte en vous, et avant que votre esprit ne s’effondre complètement sous la terreur, votre instinct de survie prend le dessus. Vous vous retournez brusquement, chancelant vers la porte, vos pieds malhabiles trébuchant dans leur précipitation. Votre vision vacille, et tout semble tourner autour de vous, mais vous savez que vous devez fuir.

Ses pas résonnent derrière vous, comme un compte à rebours implacable. Ce son sec, presque mécanique, fait monter un nouveau pic de panique dans votre poitrine. Vous tendez la main, vos doigts fébriles attrapant enfin la poignée de la porte. Mais avant même que vous n’ayez eu le temps de la tourner, une main ferme se plaque contre le battant, vous coupant toute échappatoire.

L’air vous manque, votre cœur bat à tout rompre dans vos tempes. Vous n'osez pas bouger, vos doigts toujours agrippés à la poignée. Mais lorsque vous remarquez que rien ne passe, vous tournez lentement la tête, le corps crispé de peur. L’homme vous fixe, debout à vos côtés, si proche que vous remarquez un détail qui vous avait échappé auparavant : une énorme cicatrice traverse son visage, de son œil gauche à sa joue droite. Au niveau de son cou, vous en distinguez une autre, plus profonde, comme si on avait essayé de lui trancher la gorge. À la naissance de son col, des balafres marbrent sa peau, et vous devinez que ses vêtements en cachent davantage. Des souvenirs visibles d'une violence ancienne et inexpliquée.

Vous tentez de déglutir, mais la terreur vous a asséché la gorge. Ses yeux, à moitié dissimulés par des mèches grises, vous fixent toujours avec une malice glaciale, et son sourire carnassier vous donne des sueurs froides. Vous réalisez soudain que vous êtes pris au piège, incapable de fuir, et que cet homme est bien plus qu’un simple spectre sorti d’un cercueil…

« Vous n’êtes pas ici pour les funérailles d’un proche, je présume ? Vu votre haleine, c’est vous qui flirtez avec la mort. Vous semblez bien plus proche de celle-ci que toute votre famille et vos amis réunis, et je n’ai plus de cercueil à votre taille. Que vais-je donc bien faire de vous ? Une incinération serait peut-être plus… »

Ce sont les derniers mots que vous entendez avant de sombrer dans l’inconscience, l’alcool ayant finalement eu raison de vous…

Mental Vous ouvrez les yeux difficilement. Votre tête est lourde, et le monde autour de vous est encore flou. Il vous faut quelques secondes avant de réaliser que vous êtes vivant∙e. Bien vivant∙e, mais allongé∙e dans un cercueil molletonné, étrangement confortable, bien qu’il soit trop grand pour vous. On vous a placé∙e en position latérale et on vous a enveloppé∙e d’une couverture chaude. Vous ne sauriez définir pendant combien de temps vous êtes resté∙e inconscient∙e. Mais curieusement, vous vous sentez apaisé∙e, malgré la frayeur que vous avez ressentie un peu plus tôt.

En essayant de vous redresser, votre regard se pose enfin sur l’homme qui vous observe discrètement depuis un coin de la pièce. Malgré le violent mal de tête qui vous assaille, vous vous frottez vigoureusement les yeux, comme pour tenter de chasser une énième hallucination. Mais celle-ci ne disparaît pas, et vous devez vous rendre à l’évidence : cet étrange personnage a retiré son chapeau, et une auréole lumineuse flotte maintenant au-dessus de sa tête. Une auréole d’ange. Un contraste frappant avec l'aura intimidante qu'il dégageait plus tôt.

Vous qui pensiez avoir signé votre arrêt de mort en pénétrant dans cette échoppe, vous retrouvez-vous finalement face à un ange gardien ?

Quoi qu’il en soit, cela vous rassure sur une chose : un ange n’aurait pas pu commettre de crime sans perdre sa pureté. Cela veut certainement dire que celui se trouvant non loin de vous n’a jamais tué personne… Du moins, pas depuis une vingtaine d’années... Pas vrai ?

« Vous avez eu de la chance. Peu de gens sortent d’ici indemnes. » L‘inconnu marque une courte pause. « Les ruelles d’Alberich ne sont pas clémentes envers les ivrognes. Mes assistants le sont encore moins… »

Son excentricité a laissé place à un sang-froid à toute épreuve. Sa voix est calme, mesurée. Son visage est impassible. Il donne l'impression d'être insensible, ou du moins de posséder un contrôle absolu de lui-même. L’ange s’approche lentement de vous avant de se pencher au-dessus du cercueil, vous scrutant avec une intensité déconcertante. Il vous observe, vous analyse, vous dissèque du regard, comme pour satisfaire une curiosité insatiable, mais surtout afin de chercher un éventuel signe alarmant de votre état. Il vous examine, vérifie votre pouls, votre respiration et votre température, et vous devinez à ses gestes que c’est un professionnel.

« Vous n’êtes pas blessé∙e, mais un peu plus d’alcool et la mort vous aurait tendu les bras. Reposez-vous et hydratez-vous. Je vous conseille de boire cette infusion et de manger ces fruits. Cela vous aidera à éliminer l’alcool de votre sang et à rétablir votre taux de glycémie. Vous devriez modérer votre consommation  à l’avenir. Enfin, si vous tenez à la vie. » ajoute-t-il en désignant un plateau à portée de main, sur lequel se trouvent effectivement un verre d’eau, une infusion, un morceau de pain et quelques fruits.

Il ne semble pas le moins du monde agacé par la situation. Il est pragmatique, il ne semble accorder d’importance qu’à l’essentiel, à l’efficacité. Vous le remerciez et prenez le verre d’eau. Le silence envahit à nouveau la pièce. Vous remarquez que vous êtes dans l’arrière-boutique. Derrière l’ange se trouve une table sur laquelle sont posées des potions, des herbes purgatives, des sels odorants et divers tissus.

« V-vous devez… avoir l’habitude d-de ramasser des ivrognes. » tentez-vous un peu timidement, ne sachant trop que dire.

« Disons que je préfère les corps qui ne se relèvent pas. » répond-il, un léger rictus traversant furtivement son visage.

Vous essayez de comprendre ses intentions, mais il est difficile de lire en lui. Ses paroles sont empreintes de sarcasme et d’humour noir, mais vous devinez une empathie dissimulée, un altruisme réprimé par la froideur de ses manières. Comme s’il se battait contre une part de lui-même. Vous le sentez sans vraiment pouvoir l’expliquer : cet homme, bien qu’effrayant, ne vous veut aucun mal. Mais vous remarquez qu'il maintient délibérément une certaine distance avec le monde qui l’entoure, comme si chaque mot, chaque geste était soigneusement calculé pour ne jamais trop révéler. Il ne montre rien, ou très peu, mais vous commencez à comprendre que ses gestes sont plus parlants que ses mots.

Dans un autre contexte, vous auriez peut-être pu finir par percer ses défenses et lui découvrir une loyauté sans faille. Peut-être auriez-vous remarqué son besoin d’indépendance, de solitude, son besoin de garder le contrôle sur tout ce qu’il entreprend. Son perfectionnisme. Peut-être l’auriez-vous observé se tuer au travail, comme pour oublier tout le reste. Peut-être auriez-vous deviné, derrière son humour tordu, une intelligence fine et un esprit réfléchi. Peut-être vous aurait-il partagé ses pensées sur l'absurdité et l'absence de sens de la vie, face au chaos, à l'incertitude et à l'inévitabilité de la mort. Peut-être auriez-vous constaté que cette muraille qu’il érige entre lui et les autres a pour but de protéger les autres des souffrances qu’il pourrait leur causer… ou de se préserver des blessures que les autres pourraient lui infliger. Et peut-être l’auriez-vous un jour surpris mélancolique, assailli de regrets invisibles qui reviennent parfois le hanter.

« Comment vous appelez-vous ? » osez-vous demander, bien que vous n’attendiez pas vraiment de réponse.

Il hésite un instant, pesant ses mots, comme s’il réfléchissait à leur utilité. Puis il répond, sachant pertinemment que vous ne vous souviendrez pas de cette nuit à votre prochain réveil, bien au chaud dans une auberge : « Lysandre. ».

Histoire Qu’est-ce qui rend quelqu’un croyant ? Est-ce la peur de l’inconnu, ce besoin de comprendre ce qui nous échappe ? Ou est-ce l’espoir de protection, cette croyance intime que, face à l’adversité, une force supérieure veille sur nous ? Peut-être est-ce simplement l’habitude, une foi transmise de génération en génération, qui se mue en certitude avec le temps.

Mais que se passe-t-il lorsque cette foi vacille ? Quand les prières restent sans réponse, que les miracles se font attendre, et que le silence divin se mêle au désespoir ? C’est là que le doute s’immisce, et qu’on commence à remettre en question ce qui, autrefois, paraissait immuable.

Pourtant, croyant, il l’a été durant deux cents longues années. Pour lui, ces questions n’avaient jamais été soulevées. Il avait toujours cru, sans hésitation ni réserve. Il était né au sein d’une famille de prêtres à Isvina, où la foi en Shun, la Déesse du Soleil, faisait partie intégrante de chaque moment de leur vie. Dès son plus jeune âge, son destin était déjà décidé : il deviendrait prêtre, tout comme ses parents avant lui, tout comme son grand frère, et comme tous ses frères et sœurs qui avaient quitté la maison bien avant sa naissance.

Enfant timide, réservé et obéissant, il accepta son sort sans jamais le remettre en question. Il n’avait jamais eu à choisir : la voie était déjà tracée devant lui. Et à ses quinze ans, lorsqu’il intégra la formation religieuse, il fit la fierté de ses parents. Ses résultats étaient remarquables, que ce soit en théologie, en médecine, en autodéfense et en connaissances sur la faune et la flore. Un élève modèle, une recrue parfaite, qui récoltait les louanges de sa famille et de ses pairs.

Chaque succès renforçait cette certitude : il était né pour servir Shun.

Ce parcours exemplaire lui valut le poste de prêtre itinérant. Il se dévouait à la fois à la guérison des corps et à celle des âmes. Pendant près d’un siècle, il parcourut Aenea, apportant soin et réconfort à ceux dans le besoin, avec cette foi imperturbable qui guidait chacun de ses gestes. Exorcismes, famines, maladies dévastatrices : il affronta tout cela avec une résilience inébranlable. Peu à peu, il s’habitua à ces souffrances, à la douleur qui était devenue une compagne constante de ses missions. Il aimait voyager. Il aimait aider les gens, c’était une véritable vocation. Mais après cent ans de service, il aspira, au moins temporairement, à une vie plus calme, moins marquée par les horreurs de ce monde.

On lui assigna le poste de prêtre, puis de grand prêtre à la cathédrale Notre-Dame d’Ayame. Pendant une soixantaine d’années, il exerça ces fonctions avec rigueur et dévotion. Mais il finit par trouver cette ville oppressante. Il demanda à être assigné à la cathédrale de Caely, où il emménagea avec sa femme afin d’y accueillir leurs deux enfants. Là-bas, il trouva un semblant de paix, partageant ses jours avec ceux qu’il aimait.

Mais cette paix fut de courte durée. Un jour, il fut appelé pour une mission urgente, bien qu’il n’était plus itinérant : il s’agissait de soigner la femme et l’enfant gravement malades d’une famille noble. Une famille de démons. Malgré ses efforts, Lysandre ne parvint pas à les sauver. Et le père, aveuglé par le chagrin, l’accusa de les avoir laissés mourir par racisme envers les impurs.

Comment l’un des meilleurs médecins du clergé avait-il pu échouer ?

Cette accusation le frappa comme un coup de massue. Jamais il n’aurait agi de la sorte, mais comment pouvait-il prouver son intégrité dans un monde où la méfiance et le jugement étaient omniprésents ? Chaque geste exécuté, chaque mot prononcé semblait désormais se retourner contre lui. Le noble menaça de s’en prendre à sa propre famille afin de lui faire ressentir la même douleur.

Le clergé, alarmé par ces menaces, n’hésita pas à réagir. Ils comprenaient que la colère du noble était imprévisible et que sa douleur, bien que légitime, pourrait se transformer en une quête de vengeance inextinguible. Pour protéger Lysandre et sa famille, ils lui assignèrent des chevaliers. Deux d’entre eux furent postés à la demeure familiale, tandis que la dernière, une amie d’enfance, resta à ses côtés.

Mais ces efforts furent vains. L’ange et sa protectrice furent capturés au cours d’une embuscade soigneusement orchestrée par des mercenaires que le démon avait engagés. Et pour la première fois depuis longtemps, il se sentit impuissant. Lorsqu’ils parvinrent à s’enfuir, il était déjà trop tard.

À Caely, l’horreur les attendait. Une barbarie indescriptible avait laissé une empreinte indélébile sur cette demeure autrefois emplie de bonheur et de rires d’enfants. Le silence était assourdissant. Une angoisse muette s’enroula autour de son cœur, comme une liane suffocante. Au milieu des éclats de verre et des éclaboussures de sang, Lysandre retrouva les corps sans vie de sa femme, ses enfants, et des deux chevaliers. Des corps mutilés, torturés, massacrés.

Des vies qui venaient de voler en éclats avec la sienne.

Son âme s’échappa de son enveloppe corporelle, ce soir-là. Elle rejoignit celles de sa femme et de ses enfants dans l’au-delà. Du moins, c’est ce qu’il aurait aimé qu’il se passe. Pendant un instant, il aurait aimé devenir une coquille vide, incapable de ressentir quoi que ce soit. Il aurait aimé mourir. Tout aurait été tellement plus facile.

Mais son calvaire était loin d’être terminé. La chevalière resta à ses côtés un certain temps, par crainte que les mercenaires reviennent à la charge. Néanmoins, personne ne vint, et elle ne pouvait pas rester indéfiniment avec lui. Malgré ses obligations, elle restait inquiète et continuait à venir le voir dès qu’elle le pouvait.

Lysandre était visiblement surveillé, car ce fut lors de la première nuit depuis des semaines où il se retrouva seul que le noble décida de revenir à la charge pour le tuer. Cette fois-ci, ils n’envoya pas de mercenaire, non. Voulant le tuer de ses propres mains, il lui imposa un duel à mort.

Le combat s’étira toute la nuit, un ballet macabre entre rage et désolation. Lysandre, accablé par la culpabilité et le deuil, se contentait de se défendre, refusant de tuer son adversaire. Le noble, fou de rage, frappait avec des mouvements désordonnés, mais sa hargne ne faiblissait pas. L’ange laissait parfois ses défenses tomber, acceptant les lacérations, comme si la souffrance physique pouvait apaiser son cœur brisé. Mais à l'aube, à bout de forces, il céda à la colère et au désespoir.

Dans un ultime élan de violence, il trancha la gorge du noble et s’effondra.

Lorsqu’il rouvrit les yeux ce matin-là, allongé dans l’herbe, le soleil brillait avec une intensité cruelle, lui rappelant les prières qu’il avait adressées à Shun, sans qu’aucune ne soit exaucée.

Quand on est déjà croyant et qu’une tragédie frappe, vers qui se tourner ? Comment continuer à prier quand chaque supplication semble se perdre dans le vide, et que la douleur remplace l'espérance ?

Devait-il blâmer Shun pour son silence, ou lui-même pour ne pas avoir été digne de sa grâce ? Devait-il continuer à croire, par devoir, par peur, ou par habitude, même quand tout lui prouvait le contraire ?

Douleur. Colère. Tristesse. Agonie. Il avait tout perdu. Il s’était perdu.

Lorsque son amie se rendit chez lui quelques heures plus tard, elle trouva la maison vide. Lysandre avait disparu. Seule une lettre l’attendait, soigneusement posée sur une table.

Peut-être était-ce un coup de chance qu'elle l'ait trouvé à temps, qu'elle ait réussi à lutter contre les forces du lac argenté et à le tirer des griffes des strangulots. Un coup de chance que son corps ait résisté, que son cœur ait continué à battre malgré tout ce qu’il avait enduré. À cet instant, la vie de l'ange ne tenait qu'à un fil, fragile, prêt à se rompre à tout moment. Mais il survécut.

Ses blessures étaient profondes, tant physiques que mentales. Lysandre se referma sur lui-même. Avec l’aide de la chevalière, il recousit ses plaies et se soigna, mais les cicatrices laissées par cette nuit étaient indélébiles.

Il continua de vivre, mais sa foi en Shun, la déesse qu’il avait servi toute sa vie, se brisa. Désormais désillusionné, il renonça à la religion. Cet événement marqua son départ du clergé. Lysandre remit en question tout ce en quoi il avait cru. La légende de Shun et Yue, qui jusque-là avait structuré sa vie, lui sembla soudain bien fragile. Et si ces récits, transmis de génération en génération, n’étaient pas simplement l’histoire des vainqueurs, réécrite pour asservir les esprits ? Prier Shun n’avait servi à rien quand il en avait eu le plus besoin.

Cette apostasie le mena à une dispute violente avec son frère, toujours fidèle à la Déesse du Soleil. Leur relation se fractura définitivement. Pour lui, malgré la tragédie qu’il avait vécue, Lysandre n’était plus qu’un renégat, un mort-vivant égaré, loin des vérités divines.

Il erra pendant des années, essayant tant bien que mal de se détacher des principes qui avaient guidé les deux premiers siècles de sa vie. Pourtant, au milieu de ce chaos intérieur, ce fut peut-être cette morale héritée de son éducation qui l’empêcha de sombrer dans l’abîme et de commettre l’irréparable. Ce fut ainsi qu’une naissance s’imposa à lui, cette fois sans Shun. Une renaissance dans la liberté.

Avec le temps, il finit par se reconstruire. Lysandre continua à pratiquer la médecine illégalement. Malgré tout, son désir d’aider les autres n’avait pas faibli. Désormais fasciné par la mort, il se spécialisa en médecine légale et finit par s’installer à Alberich, où il ouvrit une boutique faisant office d’apothicaire et de salon funéraire, lui permettant de discrètement poursuivre ses activités de médecin.

Durant la guerre, il offrit ses soins à quiconque en avait besoin, peu importe leur camp ou leurs convictions, cherchant un sens à travers cette neutralité. Ce fut peu après la fin de celle-ci qu'il rencontra White, avec qui il partageait un point commun tragique : la perte de sa femme et de ses enfants, tués par des nobles. Ce lien de douleur les rapprocha, et il figura parmi les dix premiers membres du Prisme.

Lysandre savait que la noblesse n’avait pas le monopole de la cruauté, mais leur pouvoir, associé à l'impunité dont ils jouissaient, perpétuait un cycle de souffrance. Le Prisme représentait pour lui une chance d’équilibrer la balance, non pas en prônant le chaos, mais en ciblant ceux qui utilisaient leur position pour exploiter et opprimer. Il voyait cela comme une forme de justice alternative, peut-être imparfaite, mais nécessaire, dans un monde où les lois divines avaient échoué à protéger les innocents.

L’ange finit par prendre la tête de son escouade après que l’ancien Green, dont il était le second depuis les débuts de l’organisation, fut empoisonné et laissé gravement handicapé. Pourtant, ce nouveau rôle renforça cette culpabilité étouffante, dénuée de raison, qu’il peinait à réprimer. Il ne pouvait s’empêcher de croire que chaque personne qui se rapprochait de lui était condamnée à souffrir.

Joueur·eusePseudo et pronoms : Aelyth ou Liz, elle/elle
Âge : 22 ans
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Commentaire : première fois que je crée un OC qui n’est pas une sale petite merde vilaine personne, soyez choqués et émus

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